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Après avoir passé 12 certifications autour du cloud et du DevOps, je peux vous dire que j’en tire de nombreuses leçons. Ces petits badges virtuels ont réussi à stimuler ma dopamine et la récompense n’est pas qu’une réaction chimique dans mon cerveau. Beaucoup de personnes me sollicitent à propos des certifications et je veux condenser ce que je leur réponds dans un seul article pour que vous puissiez aussi profiter de ce système qui, à mon sens, valorise les compétences de toutes et tous mais reste à nuancer dans le monde professionnel.



Gagner en compétences grâce aux certifications

À l’heure où j’écris ces lignes je suis consultant dans l’ESN Devoteam M Cloud, qui se spécialise dans les technos Microsoft. Ingénieur cloud de formation, j’ai découvert les pratiques DevOps chez mon client Carrefour. Mais faire des labs sur Terraform et suivre un cursus dans une grande école ne m’ont pas suffit pour trouver un stage puis un CDI.


Si votre diplôme, votre expérience ou votre formation ne correspondent pas directement à votre carrière souhaitée, les certifications peuvent être la solution

Pour être sûr de vous faire embaucher, certifiez-vous, même si vous n’avez pas les compétences pratiques. Bien loin de remplacer 5 ans d’études d’arrache-pied, la certification m’a fait rentrer dans cette démarche d’apprendre à apprendre, et ça c’est essentiel pour progresser. 3 certifications par an suffisent pour adopter un rythme sain d’apprentissage et ne pas perdre cette plasticité cérébrale dans sa carrière.


Même si vous êtes déjà dans une bonne situation, c’est un moyen de progresser + vite

Les certifications sont aussi une preuve de vos hard skills. Il est évident qu’un•e détenteur•rice de la Certified Kubernetes Administrator (CKA) sait de quoi il ou elle parle pour cette techno très pointue. Mais même exceller dans un domaine ne garantit pas de connaître la techno sous tous ses angles. Passer une certif, même après 10 ans d’expérience, permet de rester à la page et garantit de progresser malgré tout.

De plus, vous serez en concurrence avec 87% des spécialistes en informatique qui possèdent au moins une certification, alors assurez-vous d’avoir les meilleurs badges possibles. Même si vous n’avez “plus rien à prouver”, c’est toujours une carte à jouer lors des entretiens.


Les organismes de certification : sont-ils de votre côté pour votre carrière ?

Les fournisseurs de solutions veulent approuver vos compétences. C’est aussi un moyen de promouvoir leurs services, mais surtout d’en garantir l’excellence avec rigueur (car vous êtes des pros très sérieux•ses). Il ne faut cependant pas tomber dans le piège de la facilité.

Chaque certification est très rentable pour les organismes : ~4€ par badge Credly additionné au prix de l’examen Pearson/PSI vont difficilement coûter plus cher que la centaine d’euros (en moyenne) nécessaire pour passer votre examen. C’est pourquoi les examens de bas niveau sont utiles pour mettre un pied à l’étrier et trouver un premier emploi bien payé, mais ne vous reposez pas dessus pour prouver votre vraie valeur surtout que la facture peut vite grimper.


Les recruteurs connaissent la valeur des certifications

Je me suis permis de demander à 3 recruteurs de ma boîte leurs avis sur la question. À commencer par la place d’une certification dans un CV. On m’a donc soufflé que les certifications n’étaient pas aussi importantes que les diplômes et l’expérience, mais qu’elles ont quand même leur place dedans. Voici une réponse qui résume bien le tout : “elles [les certifications] ne font pas tout sur le candidat mais elles apportent des fondations solides sur la connaissance technique et théorique des sujets IT”.

Je leur ai aussi posé cette question : “Est-ce qu’un profil sans diplôme mais avec d’excellentes certifs continuerait dans le processus [de recrutement] ?”. La réponse globale penchait davantage vers le oui, mais à nuancer : “Ce n’est pas rédhibitoire même s’il est vrai que nous recrutons principalement des ingénieurs diplômés. Une fois encore, les compétences techniques et la posture priment sur le reste !”

Donc en effet, toutes les certifications donnent un avantage pour l’embauche, mais pensez-y à deux fois si vous n’avez que cette carte dans votre main !


Quid des entreprises et des commerciaux ?

Étant en ESN, je me suis tourné vers deux commerciaux pour avoir leur avis sur le sujet. Au plus proche des besoins du client, ils peuvent distinguer le bullshit de la vraie compétence selon moi. Ils confirment que les certifications sont indéniablement une plus-value sur un profil. “Se certifier prouve la volonté d’apprendre et c’est une chose pour laquelle le client est sensible”.

Mais à nuancer sur la difficulté de la certification : “tout le monde a une certification basique, je prépare moi-même la AZ-900, mais si on monte un peu de niveau, ça devient plus compliqué d’en avoir, et c’est ce qu’on recherche. Un junior avec une AWS Solutions Architect par exemple aura une vraie plus-value car elle est difficile à avoir.”. Il est aussi compliqué pour certains clients de choisir un profil pour ses certifications, ce qui montre que la pratique en environnement professionnel a toujours un avantage sur la théorie.



Comment les certifications peuvent multiplier et valider vos compétences


Progresser au sein de son entreprise

Jour zéro, j’ai décidé de passer la certification AZ-900, qui enseigne les bases du cloud Azure. Elle m’a ouvert les portes vers un stage dans ma boîte dans laquelle je suis encore aujourd’hui. C’est une certification très basique sur laquelle je forme des recruteurs, commerciaux et chefs de projet (les mêmes qu’au-dessus !). C’est aussi un bon moyen, dans une entreprise où les examens sont souvent financés, de toucher à tout même si ce n’est pas notre cœur de métier. Les personnes certifiées grâce à ma formation m’assurent qu’elles ont maintenant les bases pour mieux comprendre le domaine dans lequel elles évoluent. Un recruteur certifié saura faire la distinction entre VM et conteneur sur un CV même si mettre en place une infra Kubernetes ne fait pas son métier.


Les technos et les mentalités évoluent vite

La plupart des certifications sont renouvelables et pour une bonne raison : vous garder à la page. Tous les 2 ans en moyenne, vous devriez recevoir un mail pour repasser une version, parfois très light, de la certification en vue d’expirer. C’est vraiment pratique, car même si on peut facilement les refaire pour certaines (Microsoft par exemple qui ne surveille pas les questions), ça permet de garder le cap grâce aux outils d’aujourd’hui (et on remercie notre cher ami à trois lettres)


Savoir choisir sa certification

Voici ce que je vous recommande comme certifications selon différents métiers. N’hésitez pas à faire vos propres recherches ou à me suggérer des modifications :


  • Cloud architect : AWS Solutions Architect, AZ-104 voire AZ-305 et Google Cloud Professional cloud Architect
  • Data engineer : DP-203 ou IBM Data Engineering Professional
  • Cybersecurity expert : CISSP, CISM voire CompTIA Security+
  • DevOps architect : Hashicorp Terraform, Kubernetes CKA et AZ-400 sont des prérequis dans le domaine
  • ERP/CRM engineer : SAP Certified Application Associate, PL-600 ou Oracle E-Business Suite selon votre techno de prédilection
  • Gestion de projet : La PRINCE2 bien-sûr, sans oublier CSM ou PMP

Des exemples de badges

Ce que vous pourriez avoir sur votre CV



Les bonnes pratiques pour réussir à coup sûr sa certif


Elle ne doit pas se soustraire à la pratique et l’expérience

Certes, des sites de triche – on peut se le dire ici – existent. La théorie permet aussi de couvrir tous les cas d’usages. Mais dans le métier, il n’y a rien de mieux que la pratique. Les proof-of-concepts, les exercices, les labs et l’entraînement sont essentiels pour assimiler le contenu de la certif. Je ne recommande pas d’en passer une sans avoir pratiqué, sans tester les grands sujets d’un examen. Encore mieux dans son environnement professionnel. Ne pas pratiquer c’est prendre le risque de dévaloriser une compétence qu’on a apprise qu’en théorie, voire même juste bachottée et oubliée après l’examen.


Bachotter c’est bien, retenir c’est mieux

Pour ne pas oublier l’essentiel de la théorie, il faut garder les bonnes pratiques des années d’études. Prenez des notes, faites des fiches de révision. Perso j’utilise Notion, mais Word, markdown ou le bon vieux papier sont vos amis pour la vie. Utiles pour réviser une dernière fois, les notes servent aussi à poser à l’écrit ce qui vous passe par la tête et ainsi ne pas laisser filer un point essentiel.


Savoir apprendre c’est aussi savoir partager

Un bon moyen de se motiver à passer une certif est de s’y préparer avec quelqu’un d’autre. La motivation se partage assez facilement pour des formations aujourd’hui très gamifiées, à l’instar des badges marquant le glas d’une session de formation bien acharnée. Les discussions vous obligent à toujours vérifier une information pour ne pas dire de bêtises. Apprendre avec quelqu’un d’autre permet aussi de reformuler un sujet à quelqu’un qui l’a mal compris. Et reformuler un sujet, c’est le maîtriser.


Ponctuez votre apprentissage de dates d’échéance

Pour ne jamais lâcher il faut absolument se fixer des échéances :

  • Un nombre de certifications par an (perso : 3)
  • Une date de lancement de la formation, de préférence maintenant
  • Une fréquence dans sa formation, par exemple 2h par semaine (ou par jour pour les meilleur•es d’entre nous)
  • Un peu avant de finir la formation, ou bien si elle n’avance pas bien, placez une date d’examen pour faire un dernier sprint avant le jour J


Apprendre tout en s’amusant : la gamification dans la formation


Récompensez-vous avec la gamification

À l’instar du sport, la formation est un excellent moyen d’avoir sa dose de dopamine de façon positive. Je passe un excellent moment avec Microsoft Learn quand je vois mes points XP augmenter, et quand je regarde mes badges Credly s’accumuler. Les certifications toucheront les plus sensible d’entre nous à la récompense.

N’a-t-on pas appris que le bonheur résultait d’un sentiment continuel de moments de joie ? C’est en tout cas ce qu’on ressent en se formant ; j’utilise Udemy personnellement, mais A Cloud Guru, KodeKloud et consort sont tous gamifiés. Terminer régulièrement des chapitres d’une formation procure facilement un sentiment d’accomplissement et ce de façon très accessible. La preuve : je suis moi-même très heureux, merci les certifications !


Le plaisir d’être force de proposition

En étant toujours à jour, on peut aussi tester les dernières avancées techniques ou managériales dans son quotidien. Apporter un savoir-faire à son travail permet d’être force de proposition et de devenir peut-être indispensable, mais c’est quelque-chose qui n’arrive que sur le long terme. C’est pourquoi j’estime qu’il est essentiel de se former peu importe son expérience, et que les certifications sont toujours un bon moyen de cadencer sa montée en compétences.



Conclusion

C’est vrai que les certifications sont très valorisantes tant professionnellement que personnellement. Elles permettent de

  • démontrer ses compétences
  • progresser dans son domaine
  • échanger avec ses pairs
  • se shooter à la dopamine

En revanche je ne recommande pas de les passer sans s’exercer. Après 20 ans d’études, c’est clair qu’écouter (ou pire, lire) un cours ne suffit pas pour bien assimiler un sujet. Prendre des notes, échanger avec ses pairs, s’intéresser au-delà de la formation au sujet, sont des points primordiaux dans toute autoformation. C’est d’ailleurs en appliquant toutes ces règles que je retourne à ma formation Kubernetes pour passer la CKA ⚓️




Merci à Benjamin Attali, Antoine Bouchareissas, Danaé Bétolaud, Elisa Abitbol et Cécile Augusti d’avoir contribué à la rédaction de cet article

🤖 Cet article a été écrit sans l’aide d’une IA

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